La croissance de l’emploi a-t-elle tenu bon ces dernières semaines alors que la COVID-19 continue de gagner du terrain au pays ?
Les plus récentes données de Statistique Canada sur l’emploi sont tombées au début du mois de janvier. En résumé, le taux de chômage a connu une légère hausse en décembre 2020 pour se fixer à 8,6 %, comparativement à 8,5 % en novembre 2020. Cette augmentation s’expliquerait par la perte nette de 63 000 emplois (surtout des postes à temps partiel) à la suite d’un resserrement des règles de santé publique. Plus précisément, 1,1 million de travailleurs canadiens ont perdu leur emploi ou ont connu une réduction de leurs heures de travail.
Au Québec, le chômage a toutefois reculé de 0,5 point de pourcentage pour s’établir à 6,7 % en décembre 2020, contre 7,2 % au cours du mois précédent, et ce, même si de nombreux commerces, tels que les bars et les gyms, sont restés fermés.
On note cependant de fortes différences régionales au pays. Ainsi, le taux de chômage a bondi en Nouvelle-Écosse, passant de 6,7 % en novembre à 8,6 % en décembre. Cela dit, les trois provinces affichant le plus haut taux de chômage sont Terre-Neuve-et-Labrador (12,2 %), l’Alberta (11,0 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (10,1 %).
Rien ne va plus en restauration, en aviation et dans le commerce de détail
Aucune surprise ici : en décembre, l’emploi a davantage diminué dans les industries directement touchées par les nouvelles mesures sanitaires. Par exemple, à eux seuls, les services d’hébergement et de restauration ont perdu 56 700 emplois.
Le secteur de l’aviation a également continué à battre de l’aile à la fin de 2020. La compagnie WestJet a d’ailleurs annoncé une réduction de 30 % de ses vols et de son personnel. Parmi les quelque 1000 employés concernés, certains subiront une réduction de leur horaire, tandis que d’autres devront prendre un congé sans solde ou seront carrément licenciés.
Le milieu de la vente au détail en a aussi arraché. Un exemple parmi d’autres : l’entreprise Bizou, à l’abri de ses créanciers depuis le mois d’octobre, a annoncé devoir fermer 24 de ses 85 boutiques situées au Québec, dans les Maritimes et en Ontario.
Traceurs recherchés !
Qu’à cela ne tienne, le contexte de pandémie crée aussi son lot d’emplois. Le meilleur exemple est celui des traceurs, c’est-à-dire ces personnes qui ont la responsabilité de retrouver les contacts des personnes ayant contracté la COVID-19. Alors qu’à Montréal, on embauche de 30 à 40 traceurs affectés aux enquêtes épidémiologiques par semaine, la région de Laval compte actuellement sur 160 personnes tout en poursuivant son recrutement.
Par ailleurs, du côté de l’Alberta, au moins 1250 traceurs sont déjà à l’œuvre, mais la province de l’ouest espère compter quelque 2000 traceurs d’ici le mois de février.