Les jeunes diplômés doivent composer avec leur manque d’expérience lors de leur arrivée sur le marché du travail. Les stages en entreprise leur permettent de faire une transition en douceur entre la vie étudiante et la réalité … L’été s’approche et nombreux sont les étudiants en quête d’une expérience pertinente dans leur domaine d’étude. Toute improvisation est à proscrire pour que cette période d’apprentissage soit bénéfique pour le stagiaire tout comme pour l’entreprise qui l’accueille.
Peut-on dire que l’ère des stages photocopies est révolue ? En tout cas, l’image du stagiaire « main d’œuvre bon marché » semble en train de s’estomper, l’employeur considère de plus en plus le stage et lui donne un nouveau rôle où l’échange et l’ouverture sur l’avenir ont une place de choix. Les entreprises, par la politique adoptée vis à vis des stages déterminent l’image et l’attractivité qu’elles auront demain auprès de leurs employés potentiels. Nombreuses sont les compagnies convaincues de l’importance d’établir un partenariat avec les organismes de formation et par là, d’investir et d’apporter leur pierre au système éducationnel, tout en s’assurant du retour sur investissement.
L’accueil de stagiaires est aussi un des moyens de préparer la relève. Les entreprises identifient les potentiels auprès des stagiaires et se créent un bassin de talents identifiés dont ils peuvent suivre l’évolution (possédant la formation adaptée, des connaissances à jour et les savoir-faire de l’entreprise). Outre cet aspect, un stagiaire apporte un regard neuf et extérieur sur le fonctionnement de l’entreprise qui peut aider le personnel en place à prendre le recul nécessaire pour faire évoluer ses façons de faire. Autres avantages mais d’un tout autre ordre, certains programmes de l’Etat favorisent l’insertion des étudiants en entreprise :
Selon certaines conditions, un crédit d’impôt est accordé aux entreprises à hauteur de 30% des dépenses admissibles (salaire du stagiaire et temps passé par le superviseur) ( www.inforoutefpt.org/creditimpot ).
Selon la loi favorisant le développement de la formation de la main d’œuvre, les employeurs, à partir d’une certaine masse salariale doivent en investir l’équivalent de 1% dans des activités reliées à la formation incluant les dépenses liées à l’accueil de stagiaires.
Le programme placement carrière-été offre des subventions salariales jusqu’à 50% du salaire horaire minimum.
Il n’en demeure pas moins que la vigilance est de mise quant à la préparation et l’encadrement du stage. En effet, lorsque l’on demande aux employeurs les qualités d’un bon stagiaire, le mot « débrouillard » fait partie de la liste dans 80% des cas. Selon la définition du dictionnaire, quelqu’un de « débrouillard » sait « se tirer d’affaire avec ingéniosité ». Cela voudrait-il dire que tous les moyens nécessaires ne sont pas à la disposition du stagiaire ? Certaines règles de base sont à respecter lorsque l’on envisage de confier une mission à un stagiaire, il est nécessaire:
- D’identifier un mandat qui sera utile pour l’organisation et intéressant pour l’étudiant. S’assurer que les moyens nécessaires à sa bonne réalisation seront disponibles. Il est très important d’être conscient du temps à consacrer à l’accompagnement et la formation du stagiaire.
- De faire une offre de stage détaillée et précise à l’organisme de formation dont le programme correspond le mieux au mandat à proposer.
- De faire une sélection des candidatures. Les entreprises ont une idée précise de la formation et des connaissances d’un candidat. Par contre, une mauvaise évaluation des compétences et des qualités personnelles peut mener à un échec. Il est cependant difficile d’évaluer un candidat sur son potentiel futur.
- De définir avant le début du stage les objectifs précis, les résultats attendus ainsi que les moyens mis à disposition et les conditions de rémunération.
- De prévoir les modalités de supervision. Le superviseur sera en charge de coordonner le travail du stagiaire. Pour ce faire, un plan de travail et un échéancier faciliteront l’organisation mais aussi le suivi de l’étudiant.
- De proposer la supervision à une personne volontaire et qui a de l’intérêt pour cette tâche. Elle doit être habile dans la gestion du personnel, la formation ; elle doit aussi être accessible et patiente. Lors des évaluations et des bilans, elle doit être capable d’encourager et de motiver mais aussi de critiquer de façon constructive le stagiaire en soulignant les pistes d’amélioration.
- De faciliter l’accès du stagiaire aux informations et aux personnes ressources dans le cadre de leur mission.
- De prévoir un environnement de travail adéquat avec des outils et un local appropriés.
Le coordonnateur de stage de l’école peut être une ressource utile pour conseiller le superviseur et le soutenir dans sa mission (aide à bien définir la mission, à la sélection des candidats, intervention en cas de conflits …). Il est un interlocuteur privilégié pour développer un partenariat et devenir un médiateur entre les compagnies et les étudiants (ainsi que les finissants et les anciens). Les échanges entre les milieux professionnels et éducatifs sont rares mais l’accueil des stagiaires est un bon moyen pour tisser des liens avec les organismes de formation. Il permet, en se développant, une meilleure connaissance et une meilleure adaptation des écoles à l’évolution et aux besoins de l’entreprise.
Remerciements :
Annie Chaumont, Coordonnatrice programme et stage pour l’Ecole des sciences de la gestion – UQÀM
Etienne Beauregard, Coordonnateur de stages à l’Ecole Polytechnique
Julie Lecompte, Conseillère en Ressources Humaines chez Ericsson Canada
Paul Lanoie, Directeur du programme du Baccalauréat en Administration des Affaires au HEC
Pétula Bouchard, Directrice des Ressources Humaines chez Diesel Marketing
Suzan Saint-Laurent, Responsable des stages à l’Institut des Technologies de l’Information au Collège de Maisonneuve