Si l’emploi à la pige ou à forfait n’est pas le choix de tous les travailleurs, certains optent délibérément pour ce mode de travail, que ce soit pour des raisons professionnelles, personnelles ou une combinaison des deux.
Meilleure conciliation travail-famille, vacances plus longues, rythme de vie différent, tâches variées : les raisons de faire le choix de ne travailler qu’occasionnellement sont nombreuses, malgré la précarité que cela peut parfois occasionner.
Plus de vacances, une meilleure santé mentale
Miruna Oana est une travailleuse occasionnelle depuis plusieurs années. La jeune femme est à la fois massothérapeute, responsable de la billetterie de l’édifice Wilder et chef d’équipe au Palais des congrès de Montréal. Elle masse une ou deux fois par mois, et gère les horaires de ses deux autres emplois comme elle l’entend.
« J’ai des rushs, puis des temps morts, dit-elle. Ça fonctionne bien avec mon rythme de vie, moi qui aime avoir de longues vacances… » En combinant ses différents emplois, elle travaille à temps plein, mais prend deux mois de vacances. « Le fait de pouvoir gérer moi-même mes horaires me procure aussi un plus grand sentiment de liberté. C’est surtout psychologique, puisqu’en fin de compte, je travaille le même nombre d’heures qu’un temps plein, mais c’est plus varié », confie celle qui voyage au moins une fois par année.
Pour Audrey Caron, consultante en tourisme et culture, son choix est motivé par d’autres raisons. Cadre pour une municipalité pendant plus de 10 ans, elle a souffert d’épuisement professionnel à l’âge de 35 ans. « Ça m’a forcée à repenser mes priorités », dit la mère de deux jeunes enfants qui voulait, malgré ses responsabilités familiales, être aussi performante au travail qu’à la maison.
« Aujourd’hui, je choisis les projets sur lesquels je décide de travailler, ainsi que mes clients, mes horaires de travail, mes journées de vacances, etc. », explique Audrey. Son nouveau cadre de travail est stimulant : elle change régulièrement de projets, même si cela demande une adaptation rapide, et rencontre toujours de nouvelles personnes, ce qui lui permet d’enrichir son réseau.
« Mon salaire a diminué de 80 % par rapport à celui que je faisais quand j’étais à la Ville. Je dois m’ajuster et accepter parfois de petits boulots pour payer les factures, continuer de mener le rythme que j’ai choisi et travailler à mon compte dans ce domaine », admet Audrey. Malgré tout, elle ne pense pas retourner dans un emploi salarié à temps plein dans une entreprise. « Il faudrait que je sois vraiment passionnée ou stimulée par ce travail, et que les horaires soient flexibles et à temps partiel », dit-elle.